Alice Keller composes electronic music
On an abstract beat down tempo that will anchor itself then unfold in a counter-time, a melodic harmony, like a lost soul travels on the discontinuous breath of an ineffable space. Alice Keller does not lock herself into a single movement, she shapes time, manipulates a singular language that teleports us away from our raw material. Her music tells us rich stories while letting her melody hypnotize us with complex and lively rhythms, free in space and time. His musical universe transposes and decomposes its underground noise-indus-hip hop, dub. His abstract live electronics -Audio/Video- with its imposing bass sounds that beat downtempo, uproots us in a cinematic living climate. The audio tape of architecture “no man’s land” filmed (street sounds, parasites, saturated sounds…..) a modified extract, reinjected into coated compositions that oppress and torture the space of the stage. The rhythms are replaced by off-beats and concrete sounds. The variations change the time, which fluctuates from 20 to 140 bpm and are in constant confrontation with the movement of the images. And if Alice Keller is the avatar who signs her sound work, it is under the name of Sabdam that her sculptures/visual devices & films are made.
Sur un tempo beat down abstrait qui va s’ancrer puis se déployer dans un contre-temps, une harmonie mélodique, comme une âme perdue voyage sur le souffle discontinu d’un espace ineffable. Alice Keller ne s’enferme pas dans un seul mouvement, elle façonne le temps, manipule un langage singulier qui nous téléporte loin de notre matière première. Sa musique nous raconte des histoires riches en laissant sa mélodie nous hypnotiser par des rythmes complexes et vivants, libres dans l’espace et le temps. Son univers musical transpose et décompose ses bruits-indus underground-hip hop,dub. Son électronique abstraite identifiée en direct -audio/vidéo- avec ses sons de basse imposants qui battent “downtempo”, nous déracinent dans un climat vivant cinématographique. La bande audio d’architecture “no man’s land” a filmé (sons de la rue, parasites, sons saturés…..) un extrait modifié, réinjecté dans des compositions enrobées qui oppressent et torturent l’espace de la scène. Des contretemps, des sons concrets remplacent les rythmes. Les variations modifient le temps qui fluctue de 20 à 140 bpm et sont en confrontation constante avec le mouvement des images. Et si Alice Keller est l’avatar qui signe son travail sonore, c’est sous le nom de Sabdam que sont réalisés ses sculptures/dispositifs visuels & films.

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Votre travail porte autant sur la musique que sur la vidéo. Comment jouez-vous sur ces deux registres ?

J’ai toujours été intéressée par la musique de film, le rapport entre l’image et le son. 

Je ne fais pas du Vjing. C’est plus un travail sur les bandes son.

Je me sers des bruits de fond de mes vidéos en les transformant en petites nappes sonores qui se fondent dans mes morceaux. C’est plus l’esprit du ciné-concert que du vjing.

Quels sont les matériaux, les samples sonores et visuels utilisés ?

Je filme depuis 15 ans. Je n’ai plus de caméra depuis un moment. Le matériel s’use. Quand j’accroche des caméras sur des danseurs de hip hop pour filmer la ville à travers leurs mouvements, comme je l’ai fait il y a quelques années à Marseille, c’est normal que ça s’abîme.

Alors, je me débrouille avec ce que j’ai déjà. Je récupère des petites captations de lieux que j’ai filmés à travers la France et ailleurs sur des vieilles bandes, comme des shots tournés sur un téléphone portable. C’est fait à l’arrache. J’utilise même ces séquences où la caméra est allumée alors que tu la croyais éteinte. Je peux monter un film d’une demi-heure avec 30 secondes d’images. 

Je capte aussi beaucoup de sons qui m’entourent au quotidien, comme une machine à café qui coule, les bruits d’un chantier en bas de chez moi, des voix dans les journaux télévisés, ou celles de gens qui discutent dans le tram. Je fais ces prises de son avec ce que j’ai sous la main à un moment donné ! J’utilise aussi des samples de batteries et d’ instrus que je pioche à droite à gauche et que je déforme.

Collaborez-vous avec d’autres artistes bordelais ?

On n’est pas beaucoup à faire ce genre de musique à Bordeaux. Je me sens proche de Plim Plim. Il y a une scène à Bordeaux, mais comparés à ceux qui font du rock’n’roll, on  n’est pas nombreux à lier le côté expérimental à l’électro. Je compte sur les doigts de la main les personnes qui font ça : Neurosystem, Présence Capitale, MA Asso. Il y a quelques années, on a fait des soirées dans des appartements avec le collectif Neurosystem dont je fais partie. C’était beaucoup plus convivial que de jouer dans des salles souvent trop grandes. Je travaille depuis plusieurs années avec Baby Kruger sur le projet Pattern Out Law ». On se fait des sessions quand on se voit, mais c’est rare parce qu’elle vit maintenant en Belgique.

Vous venez de l’art contemporain. Comment êtes-vous devenue Alice Keller ?

J’ai fait de la sculpture sonore et des dispositifs pour des expos pendant 15 ans. J’ai aussi pas mal vadrouillé dans des résidences d’artistes au fin fond du trou du cul de la France. L’art contemporain demande de gros dispositifs, de l’argent et de l’espace. C’est dur de gérer ça toute seule. J’avais envie de créer un autre projet, ça a été A lice Keller. Je ne suis pas du tout musicienne à la base. Alors, je me suis intéressée à la musique concrète et j’ai passé beaucoup de temps à apprendre sur des logiciels, à me faire ma propre cuisine. Je choisis mes morceaux et mes visuels en fonction de la scène et du public. J’aime m’adapter aux propositions qu’on me fait. C’est une prise de risque à chaque fois.  Je trouve ça plus vivant. À l’heure actuelle, en tant qu’artiste, je trouve qu’exposer une œuvre dans un musée, c’est la faire mourir. Je ne devrais pas te dire ça, mais soyons punk ! Je préfère faire vivre mon projet en live. Au départ, je ne m’étais d’ailleurs jamais dit que j’allais faire de la scène. 

Je pensais faire de la musique de film ou de studio. Puis on m’a proposé de monter sur scène et j’ai accepté, même si je suis quelqu’un de timide.

Vous ne vous appelez pas Alice Keller dans le civil. Pourquoi ce nom de scène ?

Cette question m’énerve. C’est juste un pseudo, comme en littérature, qu’on utilise pour faire exister des fictions. C’est la signature du travail que je fais. J’ai trouvé ce nom pour faire vivre mon projet. C’est un clin d’œil à mon arrière-grand-mère qui s’appelait Keller. C’est aussi une référence à Art Keller. C’est l’un des pseudos de l’artiste Paul Devautour, qui insère des textes situationnistes dans des peintures de personnages de BD. Je suis une héritière des fictions de ce personnage fictif.

[propos recueillis par Annabelle Georgen]
Alice Keller, concert visuel, mardi 17 mars, 21h, Utopia.
E.Motion, circuit électronique multimédia, du vendredi 27 février au samedi 28 mars.

Renseignements www.neurosystem.org

Alice Keller sortira en juin son premier album 9 titres sur le label allemand Umbruch Recordings

www.myspace.com/alicekeller
www.myspace.com/umbruch
http://issuu.com/spiritbordeaux/docs/spirit48light/908

Elle sculpte les sons et les images comme des matières concrètes et s’amuse à brouiller les pistes en les enchevêtrant dans des plages atmosphériques noise et indus. L’énigmatique artiste bordelaise Alice Keller est en concert visuel

mardi 17 mars, au cinéma Utopia. Une des étapes phares du circuit électronique multimédia E.Motion.